lundi 28 avril 2008

Escapades en Velay ( note II ) : Le passage des carcasses.


Plus sûrement que sa parenté avec le Zouave , c'est la vision du grand Totem de fer qui avait fini par convaincre le "dernier des Iniac" qu'il étaient bien sur le chemin des Ancêtres par lequel, le moment venu, il atteindrait les plaines infinies du repos éternel : Hugh !

Hughes, tel était le prénom de l' Iniac où tout du moins celui que lui prêtait ce Ponot porté de bon service par la grâce…de la grâce et comprenant que l'indien avait en plus de ses problémes de langue (pensez, il parlait difficilement celle d'ici ! ) semblait avoir des problémes d' Origine ! Tout en pensant que c'est un peu le lot commun (mais que pouvait déchiffrer "la bonne âme" au regard perdu, du langage de la perte ? ), afin de venir au secours de son frère ils s'autorisa , au titre de la parenté qu'il ne doit pas manquer d'exister entre un indien et un zouave de lui indiquer le chemin de la Pinatelle comme étant le plus sûrement celui qui devrait lui permettre de retrouver celui de l'origine, qu'en l'occurence il semblerait confondre avec l'identité ! Passons à la lecture de ce qui a été écrit plus haut -même si ce départ anticipé lui fit rater le Rv avec Duchemin - l'indien s'en trouva bien surtout lorsqu'il se retrouva au pied du grand Totem qui pour lui évoquer sans aucune contestation possible le culte rendu aux bisons des plaines ._________________________________________________________
Concernant l'éventuelle parenté, côté ressemblance on ne peut rien dire, puisqu'on ne connait pas encore l'Indien, et concernant le Zouave nous ne possédons que la représentation figurant sur la photo ci-jointe !!!??
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Mais pouvait-il se douter notre INiaC que ceci ne pouvait constituer une preuve puisque que ce culte là est universel . Tenez notamment dans cette région là où il revenait on aurait pû citer facilement plusieurs rituels qui s'en réclamaient!
s Un exemple ? Et bien celui de ces espéces de messes noires placées sous couvert de théatre , placées sous la protection du boeuf, où encore ces étranges processions au cours desquelles un Toros était promené en pleine campagne avec force banière et que penser de ce commerce - bien sûr, sous le manteau- d'images dites Icônes du " Bœuf-Bénè" ?

















Dans le carré magique , pointé au sol par les quatre pieds du totem, il a inscrit le cercle de son teepe , dressée dans la carcasse . Il s'éléve jusqu'au ciel, comme à travers un gigantesque ossuaire fait des reliques des ancêtres.
Quand Duchemin et les autres le découvre l'indien a déjà levé le camp .


Rassuré sur son parcours - certain, peut-être d'être suivi par une amicale lignée, en confiance donc pour s'alléger aussi, à l'intérieur sur un tapis de lucioles, il a abandonné l'arbre mémoire à forme de femme . Il régne ici une odeur de plante portée par un léger nuage .Tordant le cou à cette histoire de femme blanche, qui aurait voulu pour l' indien une autre route, c'est une vierge noire qui veille sur l'arbre mémoire tout en veillant sur le monde, c'est elle qui , une fois fait le rassemblement pourrait conduire le retour à l'état nomade ?…il se dit en tout cas que d'autres fois…















Dessinant un cercle plus large deux femmes du levant moulinent d'anciens textes indiens en tournant à l'extérieur du dispositif d'où sourd un chant, presqu'un murmure, qui semble repris par les cables comme pour le conduire d'une vallée à l'autre , d'une crête à l'autre portés par les pylônes alignés comme furent alignées en d'autres temps des pierres dressées à qui l'on a prété aussi le pouvoir de conduire d'autres énergies
Puis les deux femmes brisant le cercle, retrouvent la sente qui conduit plus avant . Chaque voyageur se sent invité à les suivre , ce qu'il fait jusqu'à se retouver tous face à la seconde carcasse ,
celle du château perdu qu'en ces temps, l' intégrisme naturalisme a chassé encore un peu plus de la mémoire…on pourrait passer à côté sans même le voir, tant il est enfoui dans les pins et paradoxalement: passe-muraille !…
Devant soi, au passage du sommet, voilà donc cette frontière ruinée qu'ont dû franchir tous les prétendants au voyage du dedans avant de s'engager dans le vertige du rêve
Les deux femmes rejoignent un autre groupe de
"Leveuses" assises au creux du lieu- ancien ventre de la forteresse et bien évidemment de la légende aussi - face à la muraille à laquelle elles semblent destiner un autre murmure qui parle de Fades et de vieux pays …certains des voyageurs croient reconnaitre des mots, des images, des atmosphères déjà croisés un autre jour sur un autre chemin…le Passeur à l'échelle qui va aider Alice- conduite jusqu'ici par un étrange "navigateur " aveugle tenant une cloche à la main- à accéder à la muraille d'où elle va apercevoir de" l'autre côté " , va déployer un grand rideau rouge faisant de l' endroit un théatre - ah le pouvoir des priéres des leveuses ! - et va pouvoir jouer à faire se succéder les lunesla vierge noire qui apparait dans la béance de la tour et le passeur encore, qui lui tend son échelle, et elle qui en franchi les degrés et regagne le sol avant de monter le lourd cheval blanc , arrivé entre temps dans le dos de tous et qui va l'emporter à travers la porte et puis après dans la pente où tous vont la suivre quelques longueurs… c'est le chemineau apparu à son tour dans l'échancrure de l'ancien donjon qui donnera ainsi le signal du départ :
" Chevauchez, chevauchez qu'avez vous donc à perdre que vous les guêpes du regard quand vous êtes couché sur vous-même et que vous écoutez votre sang battre…" Alain Duault


Franchie la porte, la sente accéde à un premier palier , qui fut sans doute la derniére enceinte protégeant le donjonte protégeant le donjon et qui avait été établie sur un replat naturel . A son extrémité, c'est par un sentier de chêvre que l'itinéraire continu à dévisser en s'enroulant autour de l'ancienne cheminée du volcan . On pourrait y perdre le nord si, à hauteur d'une grotte on aperçevait pas l'allure familière, tout du moins pour certains, du légendaire Garou ! Quel surprise ! Alors qu'il le croyait mort au cours d'une poursuite malheureuse; sous les balles d'un gendarme, alors qu'il tentait d' épargner la vie de Rose sa "douce" infirmiére en faisant de son corps rempart à "la mitraille"; il était là, réfugié ici, ,vivant et bien vivant ! La mort de Garou?… c'était du moins le bruit que voulait faire courir un plumitif local à travers une "comedie" ( c'est Paulette qui l'appelait comme ça ! ) qui se donnait dans les salles polyvalentes du coin, sous le titre ridicule de " Rose et Garou ", sorte de remake de " Bonnie and Clyde au pays des lentilles " ! Alors mensonge tout ça ? On aurait dû s'en douter alors que ni la DRAC ni le Transfo ne soutennaient le spectacle ! Et si le plumitif était en fait le complice du Garou et qu'il ait fait ceci pour que notre héros échappe au recherche , et faire grandir sa légende ? Bref ceci est une autre histoire et en attendant notre Garou est bien là, en chair et en os et son repaire ressemble pas tout à fait au masée de la chaussure mais à une cordonnerie ça c'est sûr ! Lui grand collecteur de chaussures et donc d'histoire de" transport", il va se tenir à la disposition de ceux qui sont encore incrédules ou hésitant pour les aider à comprendre dans quelle histoire ils ont mis les pieds et de là, les conseiller pour le choix des chaussures- les bottes de 7 lieux étant réservées exclusivement aux fables - qui pourraient le mieux convenir pour voyager dans cette rumeur !…il se dit d'ailleurs prêt à cet effet à échanger certaines de ses grolles -et Dieu sait s'il y est attaché! - si elle s'avéraient mieux convenir aux pieds de certains voyageurs que "leurs siennes propres"…alors on essaie : jusqu'où va votre gros orteil ? et là vous sentz vous bien tenu à la cheville ?…et tout et tout…un chausseur à l'ancienne quoi…de ceux qui savaient encore transforùmer une citrouille en chaussures de verre !……………



















Plus bas on passera devant là trés discréte entrée du complexe cavernicole qui a été aménagé dans les anciens souterrains du château pour une part comme abri anti-nucléaire , pour une autre recyclées en divers passages souterrains et pour la derniére partie, en musée inmontrable des choses à cacher , dont la fameuse mémoire indienne, qui risquerait de porter atteinte à l'identité locale si elle venait à être connue …même pour la circonstance la visite n'est pas possible…toutefois quelques pièces pourront-être montrées à l'extérieur sur deux ou trois étals qui pourront faire croire à un salon de l'artisanat et produits locaux et du développement durable, où il y a belle lurette que l'art africain a obtenu droit de cité à côté des lentilles ,des oignons de Pézenas-les-ouilles et des pompes à chaleur, ainsi que la bêtise cambrée …alors comme ça ni vu ni connu la mémoire indienne et même si certains se demanderont si c'est du lard ou du cochon, le GO les invitera à poursuivre la plongée dans le rêve et donc l'incertitude en veillant à ne pas se laisser tenter par de vrai-faux passages !


Commentaire BQ :

Comme le songe d'un indien blond dans un tunnel… j'ai vu un ange arpenter " la grotte noire "…il disait des choses sur l'infini de la Marche .


C'est ce qu'on ressent souvent quand pour avancer on s'abandonne à une
séquence régulière et continue (ou répétitive), qui n'est pas de nous…
…un canal, une voie ferrée, une lisière, un caniveau .
Lionel sait tout ça .



On est dedans et pourtant tout au bord ……prêt à basculer ! Dedans ou dehors ?

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** Fonction du personnage…
























Tapis de Lucioles

dimanche 27 avril 2008

Escapades en Velay ( note I ) : LA RENCONTRE !


A deux pas des vignes de la Bernarde, au rivage extréme de ce versant , quand il achoppe au ciel ; là, justement, juste au-dessus de La Clauze ou ce flanc sorti de la Borne, se prolonge, tourne à l'Est - il n'y a aucune raison de penser qu'en son temps il ne connut pas lui aussi le pampre-,trés précisément, c'est là, à l'heure exacte ou presque,que se produira la rencontre : sur ce plat, là !

Sur le plat-d' où avec un peu de culture et d'imagination on peut facilement deviner l'ancienne mer vellave, avec, notamment au fond, le Mézenc et ses fameuses "cornes "- le gros de la troupe attend .







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NB : inutile par contre d'imaginer les ruines des anciens temples qui ont disparues depuis bien longtemps !…Par contre de plus récents sont encore bien visibles comme on peut le deviner sur d'assez récentes photos N&B jointes où se devine les influences hellenistiques, ainsi que les beaux vestiges de l'Acropole de Polignac . .
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Maurice Ferrée- Lavoie, qui les a accueillis, au parking, s'est pris de langue pour tout leur expliquer des tenants et
aboutissants du voyage d'aujourd'hui… et chacun a pu voir , dans les vitrines disposées sur les tables de campagne ( ne sommes-nous pas en expédition pour gagner la guerre contre le mensonge et l'oubli ! ), la grande expo -réalisée à cette occasion - consacrée à l'histoire de la tribu Iniac !



Il n'est pas loin de 14 h ce Samedi 7 juin 2008 qui restera- du moins peut on le souhaiter- marqué pour tous d'une pierre noire de basalte !

Encore dans la pente, en plus petite compagnie, Emile Duchemin ne va pas tarder à accoster à ce rebord du monde que forme ici le nez de la Pinatelle du Zouave .
Avec ses compagnons ils se sont retrouvés ce matin, aux aurores, au bar " la Mappemonde" , qui est un des rares endroit du Puy-en Velay d'où on peut partir à l'aventure sans risquer de se retrouver à Compostelle où l'on pourrait penser que mènent tous les chemins partant d'ici… sauf ceux bien sûr, qu'empruntent ces mécréants de monte-en- l'air, qui ne voit dans le Paradis qu'une impasse et qui pour gagner un ciel de rue, sont prêts à recourir à d'autres raccourcis …bien entendu !…poum, poum (contrebasse) …
















Manque l'Indien-on apprendra plus tard pourquoi** - mais l'on devine trés vite , à une certaine fébrilité - que tous son partis sur ses traces !
…**certains prétendent qu'il aurait rencontré une femme blanche et que c'est avec elle qu'il se cacherait dans un fouillis …ce ne sont là que des ragots et ce fouillis n'èxiste pas !!!


Duchemin est flanqué de deux autres compagnons rencontrés en route . Chacun porte une rame à l'épaule et sur l'autre a jeté un filet ,Mélange ainsi de Mirmillion et de Rétiaire, d'autant plus qu'ils portent un casque, à la manière de ceux d'un groupuscule de conquistadors espagnol en déroute, rencontré au détour d'une page du bouquin de Gilles Lapouge " La mission des frontiéres "…alors , la Borne, la bordure, les frontiéres seulement quelques pas les séparent ?!







Pourtant, certains , plus nombreux, fidéles des études du CNEP (Cercle des nouvelles études pascaliennes ) que dirige Duchemin ( et dont la secrétaire Melle Sépluclair sera vraisemblement là ! ), ne pourrons pas s'enlever de l'idée qu'ils les ont déjà vu- à l'occasion sans doute d'un des

voyages- et les plus lettré d'entre eux penseront à cette épopée apocryphe faisant suite à l'Odyssée ( nous ne renvoyons bien évidemment pas au récit d' Arktinos de Milet, pas plus qu'à la télégonie d' Eugammon de Cyréne,mais bien sûr à cet autre totalement inconnu !)} et qui voyait Ulysse, une fois perpétré le meurtre des prétendants , condamné à quitter Ithaque, deux rames pour bagage, afin d'aller à la découverte des peuples qui ne connaissaient pas la mer !… comme un nouveau monde à l'envers peut-être ?…un autre en tous les cas !



Mais alors , cette barque perchée sur un pin mutilé de la Pinatelle avec ces hommes bleus ( en côte bleue, mais essayons aussi Djellaba … ) qui, munis de pelles de Boulanger, essaient de la faire avancer ?…Bon Dieu mais ces bien sûr !…D'autant plus que ces femmes qui pérorent ( un peu
babouchka , un peu indienne un peu laponne… ) grimpées , accroupies,



sur les perchoirs qu'offrent les pins de Boulange , caquettent cette histoire d'Ulysse : les raisons de son départ et puis longtemps après , pour finir , pour mourir sa rencontre avec ces hommes qui prennent ses rames pour des pelles à enfourner ; la rencontre des hommes de la terre avec l'homme de la mer, ceux qui en plantant la graine, d'abord celle de l'épeautre et puis après celle du blé, en la regardant monter, en la protégeant dans des silos, en la réduisant en farine, puis en faisant lever le pain avec lenteur , et en le partageant enfin amoureusement avec l'autre , se sont condamnés à ne plus voyager…ils ont oublié petit à petit l'appel de la mer et pour longtemps renoncé-sans le savoir- au voyage …et de la mer la mémoire leur manque-t-elle ?mais le goût du pain frais ?
Entre la terre et la mer, comme entre la terre et le ciel , encore et toujours un barreau manquant, comme entre l'homme et l'homme …une échelle se dresse un regard se tend, oui un regard se tend… et des mains aussi qui s'agrippent et tentent de saisir …et l'impossible étoile ?

















A SUIVRE…prochain épisode : " Le passage des carcasses ! "





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Les aiguilles en caresses, les branches des pins fredonnaient aux pieds d'Ulysse ...