dimanche 27 avril 2008

Escapades en Velay ( note I ) : LA RENCONTRE !


A deux pas des vignes de la Bernarde, au rivage extréme de ce versant , quand il achoppe au ciel ; là, justement, juste au-dessus de La Clauze ou ce flanc sorti de la Borne, se prolonge, tourne à l'Est - il n'y a aucune raison de penser qu'en son temps il ne connut pas lui aussi le pampre-,trés précisément, c'est là, à l'heure exacte ou presque,que se produira la rencontre : sur ce plat, là !

Sur le plat-d' où avec un peu de culture et d'imagination on peut facilement deviner l'ancienne mer vellave, avec, notamment au fond, le Mézenc et ses fameuses "cornes "- le gros de la troupe attend .







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NB : inutile par contre d'imaginer les ruines des anciens temples qui ont disparues depuis bien longtemps !…Par contre de plus récents sont encore bien visibles comme on peut le deviner sur d'assez récentes photos N&B jointes où se devine les influences hellenistiques, ainsi que les beaux vestiges de l'Acropole de Polignac . .
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Maurice Ferrée- Lavoie, qui les a accueillis, au parking, s'est pris de langue pour tout leur expliquer des tenants et
aboutissants du voyage d'aujourd'hui… et chacun a pu voir , dans les vitrines disposées sur les tables de campagne ( ne sommes-nous pas en expédition pour gagner la guerre contre le mensonge et l'oubli ! ), la grande expo -réalisée à cette occasion - consacrée à l'histoire de la tribu Iniac !



Il n'est pas loin de 14 h ce Samedi 7 juin 2008 qui restera- du moins peut on le souhaiter- marqué pour tous d'une pierre noire de basalte !

Encore dans la pente, en plus petite compagnie, Emile Duchemin ne va pas tarder à accoster à ce rebord du monde que forme ici le nez de la Pinatelle du Zouave .
Avec ses compagnons ils se sont retrouvés ce matin, aux aurores, au bar " la Mappemonde" , qui est un des rares endroit du Puy-en Velay d'où on peut partir à l'aventure sans risquer de se retrouver à Compostelle où l'on pourrait penser que mènent tous les chemins partant d'ici… sauf ceux bien sûr, qu'empruntent ces mécréants de monte-en- l'air, qui ne voit dans le Paradis qu'une impasse et qui pour gagner un ciel de rue, sont prêts à recourir à d'autres raccourcis …bien entendu !…poum, poum (contrebasse) …
















Manque l'Indien-on apprendra plus tard pourquoi** - mais l'on devine trés vite , à une certaine fébrilité - que tous son partis sur ses traces !
…**certains prétendent qu'il aurait rencontré une femme blanche et que c'est avec elle qu'il se cacherait dans un fouillis …ce ne sont là que des ragots et ce fouillis n'èxiste pas !!!


Duchemin est flanqué de deux autres compagnons rencontrés en route . Chacun porte une rame à l'épaule et sur l'autre a jeté un filet ,Mélange ainsi de Mirmillion et de Rétiaire, d'autant plus qu'ils portent un casque, à la manière de ceux d'un groupuscule de conquistadors espagnol en déroute, rencontré au détour d'une page du bouquin de Gilles Lapouge " La mission des frontiéres "…alors , la Borne, la bordure, les frontiéres seulement quelques pas les séparent ?!







Pourtant, certains , plus nombreux, fidéles des études du CNEP (Cercle des nouvelles études pascaliennes ) que dirige Duchemin ( et dont la secrétaire Melle Sépluclair sera vraisemblement là ! ), ne pourrons pas s'enlever de l'idée qu'ils les ont déjà vu- à l'occasion sans doute d'un des

voyages- et les plus lettré d'entre eux penseront à cette épopée apocryphe faisant suite à l'Odyssée ( nous ne renvoyons bien évidemment pas au récit d' Arktinos de Milet, pas plus qu'à la télégonie d' Eugammon de Cyréne,mais bien sûr à cet autre totalement inconnu !)} et qui voyait Ulysse, une fois perpétré le meurtre des prétendants , condamné à quitter Ithaque, deux rames pour bagage, afin d'aller à la découverte des peuples qui ne connaissaient pas la mer !… comme un nouveau monde à l'envers peut-être ?…un autre en tous les cas !



Mais alors , cette barque perchée sur un pin mutilé de la Pinatelle avec ces hommes bleus ( en côte bleue, mais essayons aussi Djellaba … ) qui, munis de pelles de Boulanger, essaient de la faire avancer ?…Bon Dieu mais ces bien sûr !…D'autant plus que ces femmes qui pérorent ( un peu
babouchka , un peu indienne un peu laponne… ) grimpées , accroupies,



sur les perchoirs qu'offrent les pins de Boulange , caquettent cette histoire d'Ulysse : les raisons de son départ et puis longtemps après , pour finir , pour mourir sa rencontre avec ces hommes qui prennent ses rames pour des pelles à enfourner ; la rencontre des hommes de la terre avec l'homme de la mer, ceux qui en plantant la graine, d'abord celle de l'épeautre et puis après celle du blé, en la regardant monter, en la protégeant dans des silos, en la réduisant en farine, puis en faisant lever le pain avec lenteur , et en le partageant enfin amoureusement avec l'autre , se sont condamnés à ne plus voyager…ils ont oublié petit à petit l'appel de la mer et pour longtemps renoncé-sans le savoir- au voyage …et de la mer la mémoire leur manque-t-elle ?mais le goût du pain frais ?
Entre la terre et la mer, comme entre la terre et le ciel , encore et toujours un barreau manquant, comme entre l'homme et l'homme …une échelle se dresse un regard se tend, oui un regard se tend… et des mains aussi qui s'agrippent et tentent de saisir …et l'impossible étoile ?

















A SUIVRE…prochain épisode : " Le passage des carcasses ! "





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Les aiguilles en caresses, les branches des pins fredonnaient aux pieds d'Ulysse ...

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