MONGRELEIX LE 3/11/18
CAFE d’AUTOMNE
Intervention de M André VALADIER Président du Parc Naturel
de l’AUBRAC
Relevé de notes
L’Aubrac et le Cézailler ont les mêmes valeurs qu’il
s’agisse de la géologie (volcanisme) de potentiel agricole ou de produits
identitaires (Aubrac/Salers, aligot/truffade…)
Le bœuf de trait ( « tracteur sur pattes ») :
une ressource connue autrefois dans toute la France, une plus-value de 25%, par
rapport à la valeur brute (carcasse). C’était un « tracteur vivant » …résistances
locales pour passer à la traction motorisée…il parle de transition énergétique…
Le génie des buronniers : transformer un produit qui se
conserve un jour et demi (le lait) en un autre qui se conserve un an et demi
(le fromage)
Il évoque les valeurs des gens du territoire : solidaires
et modestes, « on ne construit pas un mur avec une seule pierre ».
Il évoque aussi les études du CNRS sur l’identification des
valeurs du territoires qui ont été ressorties et qui on fait évoluer la vision
des différents acteurs sur leur territoire.
La dictature de la PAC : La bascule et le volucompteur …
Les dérives qui en découlent : il faut élever des
« VHP » (vaches à haute productivité).
La prime à la vache non traite détourne aussi les
agriculteurs de la production laitière
la prise de conscience des valeurs patrimoniales, et
l’échange avec ceux qui ont su les valoriser (Beaufortain Suisse, Bavière, Autriche).
Le passage de la « VHP » (inadaptée au territoire
de montagne) à la « VPE » (Vache à potentiel équilibré) :
production quantitative plus faible mais de meilleure qualité (équilibre entre matières
grasses et caséine).
Aujourd’hui :
·
la coopérative regroupe 85 producteurs et 3000T
d’aligot sont produits par an ( parfois plus de 10t/jour)
·
La race Aubrac est sauvée.
·
Le couteau laguiole est relancé (200 emplois)
Le moteur c’est le patrimoine…
Mais Il faut bien distinguer Patrimoine et tradition…
La tradition sans modernité nous condamne
La modernité sans tradition est aveugle…
Il faut remettre ses pas dans ses traces (image de celui qui
est perdu dans la tempête de neige qui doit rechercher sa trace…)
Mais le territoire reste fragile…Désertification (6 hab au
km2 dans certaines communes) … Comment résister ?
Sondage auprès des conseils municipaux : réponse unanime
le développement touristique…
Plusieurs phases dans le développement touristique :
·
L’antagonisme
·
La réconciliation (prise de conscience que le
tourisme permets de maintenir des services à l’année sur le territoire)
·
Le mariage tourisme et agriculture (fête de
l’estive 500 vaches, 20 000 personnes…)
Une demande forte des touristes pour des circuits permettant
de voir des vaches en pâturage…
Création de la maison de Pays : une montée en puissance
lente, déficitaire au début, une gestion prise en charge par des acteurs privés
( SARL ad hoc).
Aujourd’hui l’équilibre est trouvé. C’est un bel exemple de
partenariat vertueux entre public et privé.
La Création du Parc Naturel…
C’est Edgar PISANI, alors Ministre de l’agriculture, qui a
imaginé le concept de parc naturel, dans une vision de valorisation de
l’agriculture, mais le monde de l’agriculture ne l’a pas compris à l’époque…. et
le décret créant les parcs a été signé « en catimini » par le Général
De Gaulle ( complicité E. Pisani
et O. Guichard pour mettre les détracteurs devant le fait accompli…).
L’objectif c’était de produire du « cousu main »
et pas du « prêt à porter ».
Il parle aussi de « panier de biens » regroupant
les valeurs patrimoniales du territoire.
Le parc induit un développement de la production agricole.
Le parc a mis en place un conseil de développement qui
regroupe les forces économiques du territoire
L’objectif c’est de faire du décloisonnement a tous les
niveaux… Faire de l’aménagement territorial mais aussi de l’ « aménagement
électoral » ( mettre en sourdine les appartenances politiques pour parler
d’une seule voix, lorsqu’il s’agit de promouvoir le territoire…).
La qualité repose sur des cahiers des charges rigoureux mais
il y a eu parfois des erreurs par méconnaissance de certains phénomènes (exemple
de l’ensilage et des pathogènes méconnus à l’époque).
La notoriété d’un territoire repose sur ses valeurs
immatérielles : culturelles, sentimentales affectives (image de celui dont
les dernières volontés étaient qu’on rassemble son troupeau sous sa fenêtre… « après
que le curé soit parti… »)
Evolution de l’aligot :
L’Aligot « plat du pèlerin »
L’Aligot du « vendredi »
Puis l’Aligot « géant »
L’aligot adopté très tôt par « Picard »
Les tractations difficiles avec « Agrigel » (je
suis venu fier comme un aligot, je repars triste comme une purée…) et
finalement un marché conclu au prix initialement demandé
.
Il faut susciter une démarche collective et être à l’écoute
des aspirations sociétales…
Tout interagit pour valoriser l’image du territoire (exemple
du restaurant Bras et du couteau Laguiole…)
Raymond AMBLARD ( 4/11/18)
-->