samedi 17 avril 2010

Un Chemin pour monte-en- l'air…























De loin, au milieu d'une pinède, et comme au confins d'un relief ayant fonction, pour le regard, d'étape ou de terme et le lointain de lendemain, quelques meules de bois lustré, font figure de campement nomade et en se rapprochant, pour conserver cette impression le pylône électrique devient Totem… Ce pylône ne nous dérange pas, au contraire nous nous en arrangeons, il est même devenu nécessaire : quand je choisis cette photo, alors que je n'ai pas encore été visité par la phrase qui pourrait l'accompagner, j'ai laissé de côté celle que j'avais cadrée sans lui . Ainsi vont peut-être les images, pour une partie avec ce qu'elles sont et pour l'autre ce que l'on trimballe, mais dans quelle proportion ? Le Temps lui même est dans la représentation, embarqués dans un même transport, nous nous déplaçons en semble . Immobiles ?


Sur nos chemins une autre fois, teepe-pylône sur la Pinatelle du zouave… ( Polignac 2008 Escapades III , installation Marie Staelens )

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La bête du Gévaudan, le musée des Pénitents, la chapelle de Saint Bénilde, la Tour des Anglais , et les champignons " cueillis" à la tronçonneuse, iront pour cette fois se faire voir ailleurs et je ne prendrai pas le chemin de Saint-Jacques, dans ces parages je l'ai déjà pris tant de fois …et puis d'abord j'ai toujours eu le béguin pour les boutiques de Saugues et en plus ici nous n'avons qu'une habitude c'est celle de diner, dormir…et prendre le petit déjeuner dans la petite salle de derrière, à L'Hôtel " La terrasse ", histoire aussi bien sûr de rencontrer le visage ami de Denis Fargier. A dire vrai aussi, à Saugues l'espoir toujours de croiser, de passage au Pays, Joel Vernet inconnu à ce jour mais dont j'aime tant l'écriture . Quitte à rester dans la confidence, il y a toujours aussi le petit tour si sympathique chez "Allés-chaussures" avec pour seule obligation de s'inventer des besoins de pompes ( tout pour la rando, garantie ! )… quant à la maison de la presse ça a un peu changé , dommage, " la petite république saugaine " a perdu un de ses attributs, un supplément d'âme, une dimension surnuméraire faisant de cet écart un centre : ah ! l'amour des livres ça s'invente pas …et puis c'est là que j'avais eu la "révélation " de Vernet, au " bord du monde "…( Edition du Laquet/ Collection Terre d'encre ) . Ces jours, je tente de partager son " séjour invisible " ( L'escampette Edition ), j'en insère ici quelques lignes par signe de reconnaissance et pour des fois donner envie de le lire à ceux qui ne le connaitraient pas … et pour moi rêver au beau projet de faire se rencontrer ici, sur ces hauts cristallins, Vernet, Millet et Taillandier… et si j'en parlais à la Duchesse de Cronce, Chantal Dupuy ?



















…il y parle de " la lumière sans âge ", des livres et de la manière de les lire qui correspond tellement à ma mienne façon de les fréquenter . Au mot Vérité il accole l'adjectif " réfractaire " , et me voilà renvoyé à François Taillandier * et à la toute pertinente définition qu'il en propose à propos de Barbey d' Aurevilly . Barbey le dandy était-il en quête de vérité ? En tout cas en rejetant toute classification, il était dans cette " tension vers "… La vérité est en marche soit on la poursuit soit on l'attend comme à l'affut : est-ce le sens dans lequel Vernet l'entend quand en exergue à son livre il reprend la phrase de Pierre-Albert Jourdan : "Je serai toujours là au bord du chemin. Je serai peut-être une part de son ombre sur le soir quand l'herbe devient sacrée. "

( Préférer et de loin Réfractaire à Résistant tellement plus à la mode mais qui dés sa mise en mot présente des marques d'usure …la mode comme une spéculation à court terme ? BQ. )
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*« Un réfractaire change de visage selon l’époque. Etre réfractaire est une vocation, une fatalité, ou peut-être plutôt un trait de caractère, une ʺaffectionʺ. Une tare d’enfance. D’instinct, le réfractaire s’éloigne de ce qui prédomine. Ce n’est pas telle ou telle idée qui l’horripile : c’est le fait qu’elle soit reçue sans plus être examinée. Le réfractaire est libertin sous Louis XIV, émigré sous la Convention, bonapartiste sous Louis XVIII. Vers 1900, il est chrétien enragé, comme Léon Bloy, ou alors il se moque de tout, comme Alphonse Allais. En 1940, il est gaulliste. Il se refuse en tout cas aux génuflexions d’usage, aux lieux communs du temps, convaincu que partout et en toute occasion, ce à quoi la majorité adhère aisément devient ipso facto une imbécilité ou un mensonge. » FT .
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De ce dernier et court séjour à Saugues, avec la complicité de Denis, nous avons ramené un petit trésor que nous convoitions depuis longtemps et que j'avais il y a pas mal de temps déjà inséré, flou, dans ce blog, une aquarelle de Corinne Chany de Langeac qui veillait sur nous dans un couloir de l' Hôtel .

www.corinnechany.fr








Jeudi dernier je ne serais pas parti de Saugues sans tenter de rendre une visite à " l' Elégant" qui il y a quelques années avait décidé de se retirer sur ce plateau où il était né et précisément au Boulevard des Allongés . C'était ma première visite et je dois l'avouer je n'aurais pas songé que le quartier soit si grand. Aussi, même si, contrairement au temps, le cœur ne me manquait pas je n'ai pas trouvé sa tombe… qu' importe l'endroit est magnifique et son souvenir vivace en moi, je reviendrais ! Plein de "trouvailles" sont à y faire , j'ai déjà commencé je vous donne à en voir quelques unes …en ce lieu j'ai bien sûr aussi pensé à Madeleine .





En voyant la tombe de Marie Pichot et des sœurs de Saint Dominique je me suis souvenu de ces soignantes qui l'avaient accompagné au cours de ses dernières années à Romagnat et le vieillard barbu m'a rappelé celui de ce " presque cosaque " qui était en photo sur le meuble de sa chambre













Le cimetiére de Saugues bien qu'étant en périphérie et dans la direction qui était la notre, il était midi et il nous a bien fallu nous mettre en route . Le vent venait du Nord et nous nous y allions, autant dire qu'il faisait frais devant et devriez - vous ne pas nous croire, nous avions le cœur léger et le chemin était magnifique, jugez-en plutôt !




















( suite à venir…enfin si l'on peur parler comme ça ! )
























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