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La MARCHE : une affaire de CORPS !
Quand le poète*, qui
lui même est marcheur, souhaite au Pèlerin que « s’abatte » sur lui , « l’inconsolable joie », le philosophe ** affirme : « Dès
que la joie se lève, tout s’élargit … et notre corps, l’instant d’avant replié
sur lui-même tout à coup se redresse, nous voudrions sauter, bondir, courir, danser,
car nous sommes plus vifs dans un plus large espace … et le défilé resserré de
notre gorge devient le gué du cri, du chant ou du rire déployé … »
Quels marcheuses ou marcheurs de grande itinérance ne se
reconnaitraient pas dans cet ensemble de signes : la joie, le rire, le cri, le
chant, l’envie de danser … ? Très peu vraisemblablement, mais ce que
le philosophe note au passage c’est
qu’au cours de cette progression, c’est un autre corps qui advient … évadé de
la prison des apparences et des habitudes, un corps transformé : le Corps !
Ainsi marcher ferait prendre
corps, faire corps, et chemin faisant le corps ne serait plus seulement le « véhicule »
de la Marche mais il en deviendrait
la destination !
En quête du corps - ou enquête sur le corps – c’est une des
pistes qu’explore avec une grande singularité le philosophe Jean-Louis
Chrétien, Colportage et Bernard
Quinsat ont demandé à Gérard
Guieze autre philosophe bien connu des clermontois de le suivre … le 22
février il nous invite à emboiter ses mots, à aller à son pas .
Quant au sculpteur
*** qui à propos de son œuvre écrit : « je voulais créer une
sculpture, que quiconque, indépendamment de ses origines, pourrait regarder et
reconnaître immédiatement qu’il s’agit de l’idée de lutter pour se
libérer »… n’est ce pas une autre manière d’évoquer le
propre de la Marche, le propre de l’Homme
Bernard Quinsat .
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NB : * Gilles Baudry « versants du
secret » Rougerie éditeur .
** Jean-Louis Chrétien « La
Joie spacieuse » éditions de Minuit .
*** Zenos Frudakis « Freedom »
Philadelphie .
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