Dans"l'amitié du merveilleux" 22 Février 2018, accueil du philosophe Gérard Guieze à la Chapelle Saint Laurent. |
Bernard Quinsat a proposé hier après la conférence de Gérard Guièze à ceux qui le souhaitent d'écrire un texte. Je vous soumets donc celui que j'ai écrit sans prétention, mais avec plaisir....
Chantal Lucas
" S'inventer des mots et des paysages qui nous ramèneront à la joie,
Celle du petit enfant découvrant le monde et sa beauté pour la première fois.
Les mots sont de la musique, des couleurs et des paysages
Les paysages sont des mots, des couleurs et de la musique...
Marcher et se défaire de soi, de sa fatigue, de ses ruminations
Se réinventer en marchant et devenir le paysage
Devenir le chemin
Epouser ses courbes et circonvolutions
Traverser à gué ses ruisseaux
Caresser l'écorce des arbres qui nous tient lieu de peau
Se souvenir de son âge en comptant les cernes du tronc
Se fabriquer des bourgeons comme d'autres se font du mouron
Et fleurir au printemps
Etendre ses branches et danser avec jubilation
Cet excés de nature qui nous habite, que nous habitons." Chantal Lucas .
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Marie Aujoulat
« Une philosophie du corps en marche »
Gérard
Guièze sur les pas de Jean-Louis Chrétien
" Des quatre rapports de l'homme à son
corps en action abordés par Jean-Louis Chrétien et présentés ce
soir par Gérard Guièze en la chapelle St Laurent, l'axe de la
fragilité est celui résonne le plus en moi. Cette fragilité qui
peut surgir à tout moment, je la connais, j'essaie de l'apprivoiser
progressivement, de l'accepter comme une preuve de mon humanité,
« un correctif de la méconnaissance de soi et de l'arrogance »
selon Gérard Guièze.
Elle peut survenir à tout moment, à
l'improviste. Le corps se brise de façon inattendue, le souffle est
court, les mots manquent.
En nous renvoyant à ce que l'on ne
maîtrise pas, elle nous met à nu. « Défaillance …
désorientation ... », le sens du chemin m' échappe tout
à coup, je perds le nord, la boussole de mon existence se dérègle !
Pourtant pour Jean-Louis Chrétien,
« elle ouvre du possible, là où le sujet suffoque ».
Présence d'une faille dans mon être,
j'apprends – difficilement – à la considérer comme une
richesse, un échappatoire à mon désir de vouloir maîtriser mes
faiblesses. Elle me pousse à persévérer sur le chemin de ma vie,
ouvre l'espace d'un nouveau possible. Elle nous apprend que vivre est
une décision de tout instant.
Mais parfois, le poids à porter est
bien lourd, car c'est le poids de soi-même. Il nous en coûte
d'être, nous sommes las de nous-même, fatigués d'être une
personne, de jouer la comédie, fatigués d'être visible. Envie de
disparaître, d'être seule, hors de la présence des autres.
Cette fatigue nous révèle la charge
de notre existence, nous renvoie à nos limites, à notre finitude.
Fatigue spirituelle, je ne peux plus,
je n'en peux plus … Chute devant la pesanteur de mon être !
Agir suppose alors toujours de se faire
violence, de lutter pour supporter cette pesanteur, l'accepter comme
une fragilité de notre être.
A quoi bon poursuivre … si ce n'est
pour exister … pour vivre en vérité et en liberté … pour
contempler simplement … parce que chaque pas arraché sur le chemin
est un défi à la vie !
« L'essentiel commence là ou je
m'arrête » Cette phrase de Maurice Blanchot résonne en moi comme
une fulgurance. M'arrêter pour accepter cette fragilité, mais aussi
ma finitude. M'arrêter sur le chemin … accepter mon incapacité à avancer, à dire, à écrire, accepter parfois le dégoût même de moi-même … et avancer le vent dans la figure, mais avec la certitude que le chemin fera son effet, que viendra le temps de l'apaisement !
Parce que cheminer me donne ce temps et cet espace là, je peux être disponible,
présente à mes sens. En me livrant à moi-même, le corps me livre au monde. C'est la réciprocité de la sensibilité nous dit Gérard Guièze.
« Il n'y a pas d'autre chemin que
d'aller dans le sens de la vie » Charles Juliet . " M.A .
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D' autres CONTRIBUTIONS à SUIVRE ?????
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une fulgurance. M'arrêter pour accepter cette fragilité, mais aussi
ma finitude. M'arrêter sur le chemin … accepter mon incapacité à avancer, à dire, à écrire, accepter parfois le dégoût même de moi-même … et avancer le vent dans la figure, mais avec la certitude que le chemin fera son effet, que viendra le temps de l'apaisement !
Parce que cheminer me donne ce temps et cet espace là, je peux être disponible,
présente à mes sens. En me livrant à moi-même, le corps me livre au monde. C'est la réciprocité de la sensibilité nous dit Gérard Guièze.
Si je me laisse surprendre, si
j'accepte de me dépouiller, de me désencombrer des bruits du
quotidien, de faire silence, si je m'abandonne... je deviens
disponible pour accueillir le monde et autrui. Le plaisir devient
joie, la joie devient démesure … joie spacieuse pour Jean-Louis
Chrétien.
Le chemin devient son propre but, je ne
cherche rien, je me laisse inviter à la joie spacieuse, j'habite le
monde !
Cette ouverture me libère et me met en
chemin ! Je peux avancer d'un pas plus léger, les bras grands
ouverts, m'offrir à la caresse qui vient, libre de suivre le vent
qui passe !
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D' autres CONTRIBUTIONS à SUIVRE ?????
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A propos de cette rencontre petit échange entre David Lebreton et Bernard Quinsat qui nous laisse deviner que David sera des nôtres dans l'année … date à préciser ?
Egalement deux livres de lui . " Disparaitre de soi " un peu en écho de certains passage du texte de Marie, l'autre " L'adieu au corps " nous dit l'urgence de prendre son parti et la pertinence de la rencontre avec Gérard Guiéze… et de la Marche cet " être au corps " !
- Bonjour Bernard
Bravo pour cette belle rencontre, l'oeuvre de Jean-Louis Chrétien est magnifique,
je vous écris du Brésil où je concilie le travail et la marche
amicalement, David. 19/2/2018
- David bonjour ,
Merci pour ce clin d'œil venu du Brésil .
L'œuvre de David Lebreton n'est pas moins magnifique ,
c'est pourquoi je souhaite ardemment que nous trouvions
le " moyen " de sa venue à Clermont Ferrand …courant 2018 ?
c'est pourquoi je souhaite ardemment que nous trouvions
le " moyen " de sa venue à Clermont Ferrand …courant 2018 ?
L' offrande d'une petite pensée du matin que je dois à Jacques Reda
- lui aussi magnifique - cueillie dernièrement dans son dernier ouvrage " une civilisation du rythme ".
- lui aussi magnifique - cueillie dernièrement dans son dernier ouvrage " une civilisation du rythme ".
A bientôt peut-être …
Bien amicalement . Bernard .
Bien amicalement . Bernard .
- Bonjour Bernard
Oui, j'aime énormément Jacques Reda,
pour ma venue à Clermont nous en reparlerons bien entendu
amicalement, David
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