vendredi 5 juin 2009

Ai-je donc tant changé ?

Après la représentation de " Chez Pierrot " hier soir à Clermont , le photographe a tenu à réaliser ce cliché de Gaston le patron du bistrot en-dessous de la Photo en premier communiant de son fils Pierrot parti depuis dix ans en Australie -alors qu'il avait autour de 20 ans - et dont il a hâte qu'il revienne …Pas moi à vrai dire, car il s'agit en fait d'une photo de "moi et moi" à presque 50 ans de "distance " ! J'ai laissé beaucoup de choses de "moi" au passage épineux de cet âge- au point d'en avoir encore des enveloppes à vif - et l'adolescence est une période que je n'aurais pas envie de revivre , pas plus que le reste d' ailleurs . Je crois avoir bien "fatigué " les âges que j'ai traversé et la petite mort qui m'a fait sortir de chacun m'a livrée à un autre travail pour lequel le petit bagage qui s'était constitué avant - et que j'ai toujours veillé à faire suivre - m'a été bien utile . Pourquoi ? Essentiellement je crois pour ne jamais m'installer dans trop de certitudes . Alors entre ces deux photos ai-je vraiment changé malgré tout ? Pas tant que ça je crois : la rébellion m'a toujours tenu lieu de viatique et la part d'enfance a toujours occupé beaucoup de place sur mon porte- bagage !

Un Ami , m'écrivait ce matin qu'après la réunion du conseil municipal de Mercredi - voir blog parole-libre - mon" visage était blessé et mon sourire n'était qu'un masque ! " . Est ce ainsi qu'on remarque chez quelqu'un qu'à travers lui c'est l'idée qu'il se fait de la dignité de la personne * - de toute personne - qui a été touchée par tant de bêtise et de mépris ? Oui, c'est bien là que je suis touché , bien au delà de l'idée que je me fais de la démocratie ici bafouée, là où demeure toujours en attente d'advenir l'humanité de l'homme . J'ai depuis pas mal de temps la nausée, et face au mutisme se pose pour moi la question de la probabilité et du sens et j'ai de plus en plus de difficultés à écrire… le nomade m'interpelle en me faisant l'éloge de la fuite : se taire ou partir voilà le mode opératoire totalitaire …alors je reste encore un peu, mais c'est vrai face à ce ressenti d'exclusion qui m'envahis insidieusement - ne serais-je pas normal ? - pour la première fois de ma vie l'idée de partir, de quitter me visite,avec de plus en plus d'insistance d'autant qu'il me faut ces temps ci faire d'autres choix liés à des lieux ! Pour me contenir on a longtemps voulu me faire passer ici pour une étrangeté - ce pittoresque ne m'a jamais convenu mais en continuant à agir je l' ai je crois toujours tenu à distance - et maintenant "on " va finir par me convaincre que je suis étranger !…et je ne serai sans doute pas le seul … d'autres mourront à petit feu, ainsi ont toujours opéré les tyrans et les conquistadores !… Ainsi, après que sera erradiquée toute singularité, l'Empire pourra installer la norme .
Alors un nouveau Farret devenu maire d'arrondissement d'une "mètropole " pourra opposer à certains qui croiraient reconnaître ici les traces d'une ville qu'on appelait Romagnat , qu'il n'en est rien et que d'ailleurs on en a aucune preuve !

PS : Alors que tout ce conseil municipal - je crois que c'est toujours comme ça ! - fut une insulte à la démocratie - au motif qu'il y avait un petit mouvement d'humeur dans la salle , un grand con - qui n'a jamais été capable de porter sa culotte tout seul - m'a entrepris sur le théme de mon " intérêt personnel" ! Oui rien ne me touche plus que ça, - qu'on touche à mon intégrité me touche simplement parce que je crois que ce n'est pas juste -et d'autant plus que ça se passait là où l'on venait de fait de se faire insulter parce qu'on avait un avis contraire qui au contraire de celui qui avait la parole , était lui motivé et que rien ne gène plus que ça !… ça : j'ai employé plus haut le mot bêtise , il eut été préférable que j'utilise le mot bestialité qui affecte lui l'intelligence - tout en en appelant à un réflexe primaire -et qui a fait dire à Antonin Artaud * qui en fut le plus grand pourfendeur et sa victime emblématique : " Des l'école se fabriquent les conditions de la bestialité, dont la propension naturelle est de bâtir la cohésion sociale sur la dépouille de l'intelligence . "
Je sais depuis longtemps qu' avec l'argent, lesocial peut être aussi un gisement spéculatif quand il a d'abord rapport avec le pouvoir et non pas avec la vie de gens émancipés . Je crois sincèrement qu'à Romagnat ce qui se passe maintenant en est la parfaite illustration…il m'a même semblé avoir sous les yeux un certain nombre de conseilléres et de conseillers qui étaient "exploités" à ce motif là !

*" La Bestialité" Essai de Thierry Galibert . Editeur : Sulliver / Presse : Libération 5 Juin 2008

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