mardi 13 novembre 2018

Le CHANTRE de l' AUBRAC en CEZALLIER : Le Réenchantement du Monde !



MONGRELEIX LE 3/11/18

CAFE d’AUTOMNE

Intervention de M André VALADIER Président du Parc Naturel de l’AUBRAC

 Relevé de notes


L’Aubrac et le Cézailler ont les mêmes valeurs qu’il s’agisse de la géologie (volcanisme) de potentiel agricole ou de produits identitaires (Aubrac/Salers, aligot/truffade…)
Le bœuf de trait ( « tracteur sur pattes ») : une ressource connue autrefois dans toute la France, une plus-value de 25%, par rapport à la valeur brute (carcasse). C’était un « tracteur vivant » …résistances locales pour passer à la traction motorisée…il parle de transition énergétique…
Le génie des buronniers : transformer un produit qui se conserve un jour et demi (le lait) en un autre qui se conserve un an et demi (le fromage)
Il évoque les valeurs des gens du territoire : solidaires et modestes, « on ne construit pas un mur avec une seule pierre ».
Il évoque aussi les études du CNRS sur l’identification des valeurs du territoires qui ont été ressorties et qui on fait évoluer la vision des différents acteurs sur leur territoire.
La dictature de la PAC : La bascule et le volucompteur …
Les dérives qui en découlent : il faut élever des « VHP » (vaches à haute productivité).
La prime à la vache non traite détourne aussi les agriculteurs de la production laitière
la prise de conscience des valeurs patrimoniales, et l’échange avec ceux qui ont su les valoriser  (Beaufortain Suisse, Bavière, Autriche).
Le passage de la « VHP » (inadaptée au territoire de montagne) à la « VPE » (Vache à potentiel équilibré) : production quantitative plus faible mais de meilleure qualité (équilibre entre matières grasses et caséine).
Aujourd’hui :
·      la coopérative regroupe 85 producteurs et 3000T d’aligot sont produits par an ( parfois plus de 10t/jour)
·      La race Aubrac est sauvée.
·      Le  couteau laguiole est relancé (200 emplois)
Le moteur c’est le patrimoine…
Mais Il faut bien distinguer Patrimoine et tradition…
La tradition sans modernité nous condamne
La modernité sans tradition est aveugle…
Il faut remettre ses pas dans ses traces (image de celui qui est perdu dans la tempête de neige qui doit rechercher sa trace…)

Mais le territoire reste fragile…Désertification (6 hab au km2 dans certaines communes) … Comment résister ?
Sondage auprès des conseils municipaux : réponse unanime le développement touristique…
Plusieurs phases dans le développement touristique :
·      L’antagonisme
·      La réconciliation (prise de conscience que le tourisme permets de maintenir des services à l’année sur le territoire)
·      Le mariage tourisme et agriculture (fête de l’estive 500 vaches, 20 000 personnes…)
Une demande forte des touristes pour des circuits permettant de voir des vaches en pâturage…

Création de la maison de Pays : une montée en puissance lente, déficitaire au début, une gestion prise en charge par des acteurs privés ( SARL ad hoc).
Aujourd’hui l’équilibre est trouvé. C’est un bel exemple de partenariat vertueux entre public et privé.

La Création du Parc Naturel…
C’est Edgar PISANI, alors Ministre de l’agriculture, qui a imaginé le concept de parc naturel, dans une vision de valorisation de l’agriculture, mais le monde de l’agriculture ne l’a pas compris à l’époque…. et le décret créant les parcs a été signé « en catimini » par le Général De Gaulle  ( complicité E. Pisani et O. Guichard pour mettre les détracteurs devant le fait accompli…).
L’objectif c’était de produire du « cousu main » et pas du « prêt à porter ».
Il parle aussi de « panier de biens » regroupant les valeurs patrimoniales du territoire.
Le parc induit un développement de la production agricole.
Le parc a mis en place un conseil de développement qui regroupe les forces économiques du territoire
L’objectif c’est de faire du décloisonnement a tous les niveaux… Faire de l’aménagement territorial mais aussi de l’ « aménagement électoral » ( mettre en sourdine les appartenances politiques pour parler d’une seule voix, lorsqu’il s’agit de promouvoir le  territoire…).
La qualité repose sur des cahiers des charges rigoureux mais il y a eu parfois des erreurs par méconnaissance de certains phénomènes (exemple de l’ensilage et des pathogènes méconnus à l’époque).
La notoriété d’un territoire repose sur ses valeurs immatérielles : culturelles, sentimentales affectives (image de celui dont les dernières volontés étaient qu’on rassemble son troupeau sous sa fenêtre… « après que le curé soit parti… »)

Evolution de l’aligot :
L’Aligot « plat du pèlerin »
L’Aligot du « vendredi »
Puis l’Aligot « géant »

L’aligot adopté très tôt par « Picard »
Les tractations difficiles avec « Agrigel » (je suis venu fier comme un aligot, je repars triste comme une purée…) et finalement un marché conclu au prix initialement demandé.

Il faut susciter une démarche collective et être à l’écoute des aspirations sociétales…
Tout interagit pour valoriser l’image du territoire (exemple du restaurant Bras et du couteau Laguiole…)

Raymond AMBLARD ( 4/11/18)


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