jeudi 1 mai 2008

Escapades en Velay ( Impressions I ) :…soleil couchant !

En repérage,Virée à trois , Lionel Alés, moi et Marie Staélens, toute neuve dans cet exercice .On est le 29 Avril 2008, il est environ 18 heures , dans la grotte rouge des Estrets,qui tourne le dos à l'ouest, la nuit est tombée un peu plus, alors que le paysage devant nous reçoit la belle lumière du couchant .
Un baldaquin de nuages ourle un ciel d'azur pommelé, tendu au-dessus du Roi Mézenc
.
Le premier homme qui trouva refuge ici , ce chasseur de l'âge de pierre - était-il également le premier des épierreurs ? - vit, devant lui, à travers cette défonce qui sert d'ouverture à la caverne, le même paysage,
que nous aujourd'hui.
A dire vrai, peut-être que dans sa solitude sacrée, c'est la

montagne elle-même qui l'attendait depuis l'aube qui suivit sa première lune .
C'est peut-être lui, qui dans les parois de la grotte creusa les premières niches pour lui servir de garde-manger mais aussi peut-être déjà pour confier les mânes de ses ancêtres au regard de la montagne sacrée !…
…et ce n'est que bien plus tard que l'homme devenu agriculteur sédentaire et ayant abandonné ces provisoires abris sous roche, transforma ce colombarium **en "ferme" à pigeon alors que l'ombilic si fertile et si bien protégé des Estrets lui offrait un lieu idéal pour y développer son ager et surveiller son troupeau de "la garde" des grottes . …plus tard, encore plus tard , les moines virent-ils là, à l'écart des grandes voies , un "désert" propice à leur installation où sous la protection de Dieu qu'ils tutoyait assiduement à travers offices et prières , ils contribuérent à ce patient effort d'aménagement du territoire ?

Les grottes, tout du moins certaines firent-elles alors à nouveau office d'hermitages ?…à moins qu'elles ne furent jamais délaissées dans cet fonction.
Entourant l'accès à la grotte blanche, le cercle enduit à la chaux - dont le contour marque les limites de l'intervention possible de l'homme sans échafaudage, son périmètre en quelque sorte . Il s'inscrit, dans le cercle qu'ainsi il "découvre", le cercle le représente , il est tout aussi figuratif de lui que tout autre forme seesée le représenter de l'extérieur pour le rendre "reconnaissable" ! - après avoir servi à signaler cette ouverture aux pigeons , donne aujourd'hui à cette falaise cet œil véron qui semble nous regarder et ne cesse de nous questionner !
Réaliser ceci, simplement : un grand vertige est là bien plus sûrement que celui éprouvé du haut du maigre passage qui permet d'accéder aux grottes !
Puis, en cascades ces autres considérations : le premier pas , la première empreinte et sa rèsonnance en nous, encore actuelle . La première marche à contresens, la première
révolte, la première entrave, la première "raisonnance " le premier livre lu sur une sépulture … Au seuil de la grotte le foyer circulaire c'est encore le sien…encore aujourd'hui- sur ce parcours- pas une grotte sans traces de feu !__________________________________________________
ZEP et Flêches : Louis, Sculpteur / Site : Art Zep_________________

Rien décidémment n'a jamais déchiré le temps, et c'est sans doute pourquoi la durée a ce goût de cendres et que certains regards demeurent de braises !
Le regard celui de la falaise il me parle aussi de celui de " l'Indien" à l'œil fardé, de son regard malicieux , étonné, émerveillé, éffrayé, ailleurs … Et d'un regard l'autre, le mien aussi bien sûr et de laisser revenir ces mots
de Giono, grappillés par Michéle Mallet dans son" voyage en Italie" et qu'elle m'a rapporté derniérement : " Je me suis efforcé d’écrire le monde non pas comme il est mais comme il est quand je m’y ajoute ce qui évidemment, ne le simplifie pas." Me revient aussi ce souffle de Saint Exupery :…………………"comment enfin ne pas saluer encore Vialatte
tant il m'est nécessaire quand il écrit
: "………………………………"











Comme Pascal Quignard je marche sur " Le Jadis "…d'une certaine maniére je tente de lui redonner voix tant il dit : "Le passé est un immense corps dont le présent est l'œil. Ce corps rêve. La voix l'a abandonné. " (in : "sur le jadis " col : Folio )



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AUTRES IMPRESSIONS …

@ Celles de Lionel aprés :
"Correspondance étonnante du vocabulaire ,où la nécropole convoque la marine, la marine, les rames de boulangeet les épierreurs.
La journée d'hier fût un vrai délice, pour preuve, la météo d'aujourd'hui est glaciale et grise .
Tu as oublié tes chaussures de marche au pied de Blueberry!
Bises Lionel ."
























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à voir avec l'écriture…



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