mercredi 7 mai 2008

Escapades en Velay (note) : la frontière aux 100 bouches


La première, la bouche bleue, c'est celle de La Borne , la riviére torrentueuse, par grosses eaux, la force du fleuve nécessaire pour se tailler ce passage tout droit dans la faille où se sont contrariées deux coulées de basalte.


La seconde c'est la bouche noire qui créve le flanc des Estrets et qui s'argente de l'éclair du flash, comme s'argente le cours d'eau sous la lumière crue qui le plombe à cette heure ci, s'argente aussi dans la bouche de la nuit ces canines carnassiéres qui s'en prennent à la vie des enfants à cœur d'indien -membres de la seule fraternité puisque venus de la même origine- quand des fois, ils

rodent au bord de la ténèbre, à l'endroit et à l'heure où guettent les monstres , les démons et le temps et ou la lumière se tient prête à dévorer la nuit . .

Avant l'entrée dans le tunnel, un à-pic, pour partie taillé à sa base de main d'homme, fait figure de clocher . On croit distinguer comme une voie marquée de fléches, passage qui permettrait peut-être d'atteindre son sommet .
Sur ce sommet, ce jour là , comme dans un clocher, une cloche !… peut-être est ce la cloche de la mémoire engloutie prête à sonner à pleine volée dans les profondeurs de notre être ? Peut-être la cloche qui permet d'…………le voyageur en perdition ? Juste en-dessous d'elle, réfugié dans un trou de mémoire- ce qui lui vaut son surnom de Troud'mem- l'étrange navigateur attend là, campé sur ce "retard" (retrait) afin de pouvoir renseigner celui qui, en chemin, cherche après l'Origine . Deux Séraphins semblent lui tenir compagnie ils ont largué une corde dans le vide …
Beaucoup plus bas au pied de la falaise, appuyées contre, elle une litanie d'Echelles de longueurs disparates …escaladant la plus haute Alice tente d'aggriper la corde, pour pallier au "barreau manquant "… tandis que la grappe des girafes bleues s'exercent au maniements des Echelles à "grimper au ciel " (cueillir le ciel ).
Pendant ce temps , comme venant du village, un soldat et Madelon, sa fiancée, suivis d'un musicien s'avance en suivant la voie ferrée puis ainsi s'engagent dans le tunnel et disparaissent aux regards.…l'heure est à la légéreté, pourtant le Fer ne m'a jamais livré aux retours, mais obstinément ramené aux départs ! C'est sans doute l'acharnement apporté par Guerin au cours de son travail aux fours à chaux, pour faire échapper le rail à ce destin qui m'attache tant à l'homme et à son ouvrage…



Au dessus du tunnel Garou s'est harnaché…C'est sûr que c'est aujourd'hui qu'il va réaliser le grand rêve d'Icare matiné de Bernard Dimey :"Ce soir je vais partir visiter les Nuages /je n'y suis pas encore mais ça va pas tarder/je vois déjà des fleurs tout autour des visages/tous les gens qui sont là commenc'nt à me regarder/car si je réussis c'est extraordinaire/Ils ont raison d'attendre, ils seront pas déçus…" . Dans l'air on croit entendre le grand air de Norma portée par une Diva vêtue de noir…













De l'intérieur du tunnel, la " Louis' Fire " crache son feu à volonté, elle avance, et avance avec elle la parole de " Quelqu'un ! Quelqu'un !…" portées par son auteur lui même : Basic Népoti ( vidéo ci-dessous ).
La guerre n'est pas finie," la parole " précède le soldat qui revient d'un couchant où ne se lèvent que les rêves impossibles .
Il ressort de la bouche noire : Mort !
Il est porté par deux brancardiers sur une échelle bleue recouvert par un drap blanc maculé de sang, rouge…
Il sera déposé sur une flaque de tissu pourpre comme échappée à la " Délivrance" qui la surplombe …
Suit sa fiancée en deuil , comme du temps où les mariées étaient en noir … Noces noires, noces de fer !
Et si le soldat était une fille à queue de cheval suivi par un jeune homme en habit de marié ?





















D'autres jours, au pied d'étranges colonnes les lauriers font la mine triste…
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La délivrance sortie une fois passée des entrailles
de la terre par la grotte rouge de Canteloube…
ce jour à venir, elle sera extraite de
la grotte blanche des Estrets avec l'aide des leveuses qui l'aideront dans la pente, à sa venue au jour






















Poussant leurs bicyclettes les " femmes sortiront à leur tour du tunnel, elles viennent du même rêve. Trés vite ce rêve va devenir celui du musicien et de la mariée noire . Trés vite ils vont se détourner du deuil et se mettre en chemin pour le village où se prépare une autre fête !
En chemin sous le grand passage haut et étroit qui porte la voie ils croiseront la vertu , sous les traits de la vierge noire qui, montée sur son cheval semble se retirer, alors que les belles tapinent sur le trottoir du tunnel et que l'accordèonniste assure l'ambiance côté bordel …aux abords du village , la boucle semble ainsi boucler, alors que prés de
l'amicale baraque des boulistes un petit bal semble s'organiser :
des verres sont servis, les femmes entrainent les hommes à danser et tous de chanter "la nonchalante " , , dans l'orchestre sont revenues la contrebasse et la clarinette…ça pourrait se finir comme ça !













…mais on a "réquisitionné "un tombereau dans les parages en vue de déménager les mythes ! Aaura-t-on le faire, la fête en sera-t-elle dérangée ?…en attendant de le savoir, l'arbre-mémoire à forme de femme est embarqué, la vierge aussi et les anges également, on voit plusieurs bidons de xylophéne et de produits à traiter les mythes…on devine que Duchemin lui même va faire partie du voyage…ceux qui veulent de ces survivances là se joindront-ils à eux ? Les musiciens et les autres leur feront-ils cortége au moins jusqu'à l' assemblée des Estrets où peut-être pourrait-on saluer pour dire que pour cete année au moins c'est fini !…Agnes et Paulette setiennent prêtes à verser, le dernier ^pour la route !

















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