mardi 27 janvier 2009

Recouvrons le droit du chasseur…

Voudrait- on que l'espace rural devienne le plus grand espace d'exclusion de France ? Non bien sûr !
Alors, même si une bonne partie de "la démolition " est déjà entreprise, il faut donc continuer à s'opposer à toute aliénation de chemins cadastrés ou d'usage et exiger un moratoire sur ce type de mesure. C'est pourquoi je relaie ,bien volontier, sur ce blog, l'appel lancé par Patrick Coulais de l'association " Accés -libre " en Artense .

Ceux qui me connaissent savent que j'ai, plus que jamais, la conviction- que compte tenu des nouveaux enjeux dont sont l'objet ces territoires , enjeux industriels et donc urbain qu'ils soient agricolo- industriels ou de loisir et financiers *- qu'il faut aller beaucoup plus loin et reconquérir la possibilité de pouvoir " traverser" partout le territoire , à la manière des chasseurs-cueilleurs du paléolitique qui constituent notre seule et véritable "origine " . Encore aujourd' hui - constituant une référence vivante - ce droit d'usage existe et ce sont les chasseurs qui en sont les derniers dépositaires, donnant à la fois la mesure du péril, la fragilité de la position mais aussi fondant la lègitimité de cette revendication qu'ont porté avec succès les Aborigènes australiens et les Indiens d'Amèrique du Nord …c'est sans doute là- c'est ce que je crois profondément- que se présenta à la conscience l'homme et pour la première fois : le sentiment de la Liberté !…et à chaque pas que l'on fait ça recommence …

(*reformulation de l'usufruit territorial )

Bernard Quinsat. Cofondateur de Chamina. Officier du Mérite National et du Mérite Agricole . Médaillé du tourisme et de Jeunesse et Sports . Membre du centre régional de la propriété fôrestiére .

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"Le Dîner de Cons", vous vous souvenez ? Sans doute, comme moi, vous avez apprécié Thierry Lhermitte dans le rôle qu’il interprète à merveille dans cet excellent film.

Aujourd’hui, il se trouve que Thierry Lhermitte joue un rôle de tout premier plan dans une affaire qui nous concerne tous. Mais là on n’est plus au cinéma.Un petit rappel avant de continuer :

Il y a plus de deux ans maintenant, le nouveau propriétaire de la Forêt de Gravières sur la commune de Lanobre a fait une demande d’aliénation en vue d’acheter certains chemins publics ruraux et communaux. La municipalité en place à l’époque (maire Mr Viallex) était tout à fait partante pour la chose… malgré les 202 avis défavorables portés sur le registre d’enquête d’utilité publique (3 avis favorables). Une association : "Accès Libre" a été crée pour défendre la pérennité et l’accès libre à ces chemins ; elle a été déboutée au Tribunal Administratif de Clermont en 2008 (la municipalité a bien respecté les formes).
La forêt de Gravières, massif forestier de plus de 1000 hectares, se ferme petit à petit à tous, au profit d’un seul.

Revenons à Thierry Lhermitte. L’année dernière il fait l’acquisition d’une propriété se situant sur les communes de Champs/Tarentaine et Antignac, dont les maires et conseillers généraux sont respectivement Daniel Chevaleyre et Stéphane Brillant. Cette propriété située dans les gorges de la Rhue est traversée de part en part le chemin qui borde le torrent .Chemin non cadastré (ceux qui ont suivi l’affaire de la Forêt de Gravières savent pourquoi certains chemins ruraux sont non cadastrés), mais d’un intérêt essentiel pour l’Artense puisque c’est le seul qui permet de suivre les magnifiques gorges de la Rhue entre Le Chambon et Chez Juillard. Chacun peut comprendre le désir de tranquillité de Thierry Lhermitte et, pas d’erreur possible, il est bien propriétaire du chemin, puisqu’on le lui a vendu… Mais, comme il a fait l’acquisition de parcelles supplémentaires au sud de sa propriété et qu’un chemin rural les dessert il demande l’aliénation de ce chemin.
Si cette aliénation est acceptée, elle nous privera définitivement de l’accès à l’une des plus belles parties des gorges de la Rhue.

Je n’ai rien en particulier contre Monsieur Thierry Lhermitte et ses co-acquéreurs (et certains—dont je suis-- seraient heureux de lui faire découvrir cette région), mais ont-ils vraiment besoin de faire l’acquisition de chemins que nous empruntons régulièrement, nous qui vivons là tout au long de l’année… Il est possible aussi qu’ils ne soient pas au fait de tous ces problèmes, mais…Voilà !

Un registre d’enquête d’utilité publique est ouvert à la mairie d’Antignac ( 15 ) et ce jusqu’au 02 février 2009 (15 jours : Monsieur le Conseiller Général et Maire d’Antignac est quelqu’un "d’efficace "). Alors, si vous voulez que vos enfants puissent encore se promener à l’avenir sur nos chemins ruraux, soyons aussi nombreux que possible à prendre celui d’Antignac.

Et espérons que le Père Noël ne sera pas une ordure. Patrick Coulais.

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