samedi 14 juin 2008

Courrier d'un (autre) lecteur…





















J'étais hier du voyage à pied qui s'est aventuré à travers la Face Cachée du Pays des Ignacs et j'ai lu également, dans ce même blog, le " courrier d'un lecteur " du lundi 9 Juin qui commence par :"J'étais hier du voyage à pied qui s'est aventuré a travers la Face Cachée du Pays des Ignacs" .
Je voudrais d'abord dire à ce Monsieur que contrairement à ce qu'il voudrait laisser croire il n'était pas tout seul et que du même coup il n'est pas le seul à pouvoir écrire une phrase comme : "J'étais hier du voyage à pied qui s'est aventuré a travers la Face Cachée du Pays des Ignacs"…puisque c'est la même que je rédige pour commencer ma lettre !
Cette premiére mise au point étant faite, je voudrais aussi lui préciser qu'il n'est pas le dernier à avoir rencontré Le Colporteur puisque moi aussi je l'ai connu et l'histoire que je vais raconter en administrera manifestement la preuve puisque c'est de lui que je la tiens ! Non mais d'abord !

Je vais vous parler d'un temps que…














Ci-dessous ( cliquer sur commentaires ) courriers de Sophie Maneval et Thierry Marc .

2 commentaires:

Bernard Quinsat a dit…

De Sophie Maneval sans qui tant de chose n'auraient pas été possible .Merci et la bise .
Adressé à Lionel Alés et Bernard Quinsat .

Les Escapades… plus de 7 jours déjà.

Surprenante impression d’être avec les voyageurs… au beau milieu de tout le monde…

je regrettais un peu d’être venue seule, j’aurais bien pu faire suivre « ma » Juliette et l’initier à la passion des chemins… la passion de Duchemin … la Passion selon Duchemin… qui sait…

Mais finalement quel bonheur d’être seule au beau milieu de tout ce monde… quel bonheur de trouver, « de retrouver » des lieux en résonnance avec de nombreuses autres itinérances comme si le territoire vous offrait ce que vous cherchez… quel bonheur de se laisser surprendre par les oiseaux qui nous épiaient, les sculptures aux aguets, de se laisser porter par le tambour, les chants, les voix… et quelle performance de nous faire passer sur tous ces ponts, sur ces sentes plus que sentiers tout juste débroussaillées… d’autres aurait dit « engagé » … très engagées les demoiselles Ferrée !
Découverte aussi d’un public, probablement pour partie initié, mais de manière surprenante à l’écoute et sachant s’adapter, ne pas s’offusquer.

Cela sonnait trés juste et j’ai beaucoup aimé.

Alors : Bien le merci à vous deux et à tous ceux qui vous ont aidés

Bises : Sophie

P.S. : Avez-vous déjà remarqué que Na’Nar était parfois le surnom de l’un et parfois le surnom de l’autre ?

Bernard Quinsat a dit…

De Thierry Marc aux accents si post-exotique dans le fil d'Antoine Volodine que j'aime tant …sa si précieuse présence prolongée par cette lettre du lendemain …Merci .

Bernard,

Je te joins à cette longue bafouille des textes que j'avais trouvé dans mon sac

D’abord je ne peux que dire combien je trouve incroyable l’énergie qui anime ton équipe et toi-même, votre capacité à armer vos lances contre les moulins, encore et encore, votre élégance à espérer pourfendre l’évidente soumission aux clauses du combat. « c’est encore plus beau quand c’est inutile. » disait l’autre, le Cyrano qu’on avertissait de ne point se battre contre les moulins.
J’ai trouvé quantité de gens admirables, conviviaux et ouverts prêts à peu prés à tout pour entrer dans ton rêve. Si je ne suis pas resté c’est plus parce que j’étais –disons le clairement, un plus mal en moi-même qu’envers les autres, une crise de mélancolite, une hernie du soi – rassure toi, aucun de vous n’étiez en cause, ça m’arrive.
J’ai été ému par ce que tu m’as dit, par tes larmes et ton courage.
Nous sommes tous dans le doute, c’est ce qui nous éloigne des gens ambitieux et des vainqueurs. Nous perdons souvent, des plumes, de l’argent…Nous cherchons peut être ce qui n’existe pas, un indien peut être, un foutre dieu d’indien quelque part en nous même, quelque part sous nos scalps.
Je crois que je participerais volontiers à d’autres aventures avec toi.
Je voudrais aussi te faire part de ce que j’ai ressenti.

Il me semble qu’il y a deux univers qui se côtoient dans ce que tu proposes, un espace qui est tien, une sorte de sentier sauvage, né du paysage que tu as avalé, né de tes ruminations donc, de tes visons, de tes fictions… je crois que dans cet espace là il n’y a de place pour personne, c’est le sentier de l’indien, du peau rouge Duchemin, de la tribu Quinsat , un guerrier allumé qui sème sur la route des signes et des piéges. Je crois que ce sentier foulé et refoulé, t’appartient, qu’il s’ouvre parfois l’espace d’une journée aux marcheurs. Je crois qu’il mérite que tu t’y installes mieux à ton aise, que tu t’y poses toi et ta tribu, qu’il s’y établisse peu à peu un langage qui puisse être partagé, qui s’élabore, se disperse aussi, s’offre et s’altère. On comprend tout à fait les images que tu veux offrir –celle très belle du canoë et de l’échelle par exemple (bien qu’à mon avis, les ailes soient totalement superflues) . Ces images là non pas besoin de sens mais d’espace, de même lorsque tu chantes Ferré au milieu de l’eau… c’était beau, suffisant… cet homme fatigué hors de voix entre deux rives, entre rêve et sente… on aurait aimé que tu résides un peu plus là… suspendu.
Je crois aussi que les interventions de Duchemin sont fondamentales, elles participent à la construction déconstruction du paysage. Mais le personnage ne supporte pas le partage. Il est autre, ailleurs… il ne peut pas diriger la valse, son intervention sur le cours des choses n’est pas possibles.
Le deuxième univers c’est celui des autres artistes (je ne parle pas de ta tribu, des guerriers-guerriéres de la piste), de cette autre tribu qui vit en parallèle dans les replis du paysage. Tu m’as proposé d’intervenir plusieurs fois mais je ne l’ai pas fait, parce que je ne trouvais pas d’espace – je crois être capable de saisir l’ouverture quand elle se présente – je n’en ai pas été frustré le moins du monde, j’ai jugé que cela ne pouvait pas se faire. Par exemple dans la chambre des écritures, il y avait un très bon guitariste, seul il occupait le lieu, l’ouvrait au désir… je crois qu’il n’avait besoin de rien pour donner cet espace à lire. En fait, je crois qu’il faudrait tout simplement que ces poches, ces replis du paysage soit données, offertes aux transfuges, comme des trous, des passes entre ce que tu offres et ces autres mondes… alors le mariage serait possible, alors les chants des esprits se mêleraient , pour poursuivre la métaphore.
Bref, ce que je crois (je t’en prie, considère ces remarques comme une simple discussion, elle témoigne simplement de mon amitié), ton travail a besoin de se resserrer sur lui-même, sans désirer plus encore y faire entrer quoique ce soit d’autre, il est suffisamment riche et parlant, ensuite il me semble nécessaire d’offrir de l’air à ceux que tu souhaites inviter, lecteur, sculpteur ou autre – la sculpture de Guerin vit par elle-même, il suffit qu’elle soit où elle se trouve bien – elle n’a pas besoin d’autres signes ni de propositions, elle propose elle-même, elle est assez forte.
Voilà, ce que je voulais te dire. Je sais ton expérience, tout ce que tu as pu faire et construire, je sais que tu ne m’attends pas pour poursuivre ton aventure, je sais aussi que malgré tout, je peux te dire ce que je pense parce que je crois que ton travail est important et que tu sais écouter.

Tu n’es pas un clown. Sois en sûr. Tu es un pur poète, un indien sur le sentier des esprits.
Je pense juste que ce que tu veux dire nécessite un peu de silence pour être entendu. Surtout pas plus de logistique ni de d’installations, juste du silence.


Je garde dans mon oreille la voix de bernard Quinsat disant à cette vielle dame le poéme de Norge.

Bien à toi

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