mardi 10 juin 2008

Duchemin et Ulysse : l'improbable rencontre !

C'est , aprés avoir quitté " La Mappemonde ", à la sortie du Puy , passé Espaly là où la Borne découpe le Rocher Saint-Joseph, tout juste à proximité de l'endroit où une piscine s'est noyée, qu'Emile Duchemin rencontra Ourga , venant des Estables . Les deux hommes se connaissaient déjà pour s'être cotoyés, quelques années auparavant, sur la trace du train fantôme, à travers le Pays des passages, à la recherche duquel, partant d'endroits différents, ils s'étaient mis en route . Ourga avait quant à lui, établi depuis longtemps un compagnonnage avec le Garou et c'est ainsi qu'on peut, trés distinctement, sur la photo ci jointe les voir ensemble déjà à cette occasion . On notera que déjà aussi, à cette époque il n'était pas rare que Duchemin se réfugia dans les arbres , la peur des singes déjà ? Notez que depuis il continue ! Peur des singes encore ?
Ce matin là , qu'on va dire de la Mappemonde, Ourga était parti à la recherche du Garou que quelques temps avant, on avait annoncé mort, tué, au cours d'une poursuite avec les gendarmes du côté des Narces . Mais lui , l' Ami , avec ces antennes empathiques dont l'avait doté la Marion des herbeaux, il percevait bien les ondes amicales qui lui rapportaient que le Garou était vivant, que c'était Rose l'infirmiére qui l'avait tiré de ce mauvais pas et qu'il vivait pour un temps caché dans une grotte au bout de la Pinatelle du zouave , à deux pas sous le château perdu, et dont l'entrée était dissimulée dans la forêt .
La Pinatelle du Zouave !… c'était justement par là que passait l'itinéraire de Duchemin parti sur les traces de l'indien …alors, les deux hommes décidérent qu'ils chemineraient de concert , aprés toutefois qu'ensemble ils eurent fumé de douces pipes comme il arrivait à Giono de le dire .
Ce n'est guére plus loin qu'il rencontrérent Ulysse - sans bien sûr connaitre déjà à ce moment là son nom, pas même le soupçonner - qui faisait tremper une grande râme maritime dans les eaux de la Borne de peur leur dit-il qu'elle s'en vint à sécher et qu'à la fin elle ne se fendent ! Lui aussi leur avoua que pour un motif encore différent de chacun des leurs il avait à faire à La pinatelle du zouave, et comme la côte qui permet de l'atteindre en passant par la………… débutait juste aprés avoir franchi la Borne -normal non ! - ce ne seront plus deux mais trois compagnons qui se présenteront là-haut, aux voyageurs à pieds venus à leur rencontre afin de grossir le cortége qui se proposait sous la conduite de Duchemin et dans les pas de l'Indien de traverser la face cachée à la rencontre de l'Origine !
Avant de poursuivre plus avant on saura ce qu'Ulysse - en route depuis si longtemps- était venu chercher là où on lui avait dit que demeurait le petit peuple des Boulanges qui enfournait des pains sans sel avec des rames à miches, dites aussi en ces terres intérieures : Pelles de boulanger ! Cette histoire sans queue ni tête lui avait été rapportés, histoire de fanfaronner,par des pêcheurs du Dimanche et à laquelle, désireux de poser rames et bagages au terme d'un si long voyage, il avait cru mordicus ! Cette histoire invraisemblable, qui lui avait-on dit était confidentielle, l'avait bien sûr toutefois précédée comme le font la plupart du temps les secrets ! C'est ainsi que rendu au carrefour des cabannes il s' offrit à la risée des Leveuses du plateau - compagnes des fameux "précédents", qu'Ulysse un instant envisagea d'éliminer - qui perchées comme des poules dans les pins biscornus caquetérent son histoire à la cantonnade alors qu'elles n'avaient même jamais lu du Sieur Homére l'Illiade et encore moins l'Odyssée !
Duchemin dû ramener très vite tout ce monde à la raison et faire cesser ce chahut ce qu'il fit en parlant de l' Indien, ce qui en ces lieux- en plus de faire diverssion - convenons en, était aussi manière d' échapper à trop d'exotisme ! Car Ulysse dans ces bois, tenant dans sa bouche une langue morte, c'était vraiment trop et c'est pourquoi celui -ci, penaud se tenant de dos, à l'écart, grommela dns la barbe qu'il n'avait pas d'ailleurs , le reste du voyage un fromage de texte où l'on croyait parfois distinguer l' histoire d'une horde qui………
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Les caqueteries des Leveuses et de Lionel Alés sont en commentaire ( cliquer sur commentaire au fond de cet article )
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Aprés le passage de l'Indien, "le château perdu " va-t-il retrouver son nom et son droit de cité ? La cascade de l'homme debout va-t-elle retrouver un accés public le long de l'ancienne rase d'irrigation ? Les vignes oubliées des "Fours de Chanciaux " vont-elles accueillir des visiteurs dans "le jardin des Epierreurs " où fleuriraient des sculptures ? …et tant d'autres questions posées au Maire de Polignac et ses conseillères et conseillers le Monde désormais a le regard braqué sur eux et s'il peut comprendre que pour le Mémorial de la mémoire indienne il est peut être sage d' attendre un peu , pour le reste, il est sans doute plus impatient …










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1 commentaire:

Bernard Quinsat a dit…

Caqueteries -

Au milieu des pains de boulange, à croupetons sur un tronc ou juchés sur une branche, quelques
femmes en friperies et guenilles sont en jactance.
Apparitions incongrues, elles se savent tout à la fois gallinacée criardes et sirènes sylvestres à la
mélopée envoutante.

A la manière d’un chœur antique, elles suivent scrupuleusement l’orchestration d’une coryphée qui tel
un dindon, se pâme d’arbre en arbre tenant sa jupe multicolore relevée à la manière de l’oiseau
exhibant ses plumes.

Ce babil joue sur une accentuation des consonnes, un phrasé qui mord à pleine bouche, une
articulation explosive des mâchoires et des lèvres avec un soupçon de préciosité. Le chœur répond
tantôt en écho, tantôt d’un même souffle, parfois en rafales ou bien en cacophonie.

Coryphée : J’ai dis.
Chœur : Serait-ce lui ?
Coryphée : Qui donc qui sait !
Chœur : Celui qui vient ?
Coryphée : Un pauvre type.
Chœur : D’où est-il ?
Coryphée : De loin, en loin,
Chœur : Perdu est son chemin ?
Coryphée : Si peu.
Chœur : Est-il porté par le vent ?
Coryphée : Marcher toujours le dos à la grande bleue est sa boussole.
Chœur : Ce pourrait-il que la peur soit sa compagne ?
Coryphée : Avec raison, il craint pour sa personne.
Chœur : Sa peau serait-elle recommandée aux caprices d’une femelle ?
Coryphée : Une triste colère comme un brassier est sa peine.
Chœur : Vient-il guerroyer, étriper ou massacrer ?
Coryphée : Il cherche un étonnement.
Chœur : Un étonnement ?
Coryphée : Oui, une lueur dans les yeux.
Chœur : Un étonnement !
Coryphée : Oui, un égarement comme un pardon.
Chœur : Que cela ?
Coryphée : Il suffit d’un mot.
Chœur : C’est ridicule !
Coryphée : Allons …
Chœur : Enfant, nous ne sommes plus.
Coryphée : Allons …
Chœur : Mais regardez-le !
Coryphée : Allons, compagnes.
Chœur : C’est un bouffon ! Il se moque de nous. Un naze, je dis.
Coryphée : Mais encore !
Chœur : Quelle idée de se promener une pelle de boulanger à la main.
Coryphée : Que dis-tu ?
Chœur : Une pelle comme bâton de pèlerin, c’est risible !
Coryphée : Heureux …
Chœur : Une pelle ! Ah ! Ah !
Coryphée : Oui, heureux qui …
Chœur : Une pelle et pourquoi pas un râteau !
Coryphée : Encore …
Chœur : Suffit ! Que fabrique-t-il maintenant ?
Coryphée : Une offrande.
Chœur : De l’or blanc ?
Coryphée : De tout temps.
Chœur : De la neige en juin ?
Coryphée : Du sel.
Chœur : Sel ?
Coryphée : Ulysse.
Chœur : Ulysse ?
Coryphée : J’ai dis.
Chœur : Serait-ce lui ?

Comme le poisson dans son bocal, la coryphée et son chœur reprennent émerveillés la boucle …